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" Coup de gueule " contre les Banques

Le système bancaire, les banques et les banquiers cristallisent tout ce qu'il y a de plus mauvais et de néfaste dans le libéralisme. Parce que d'une mission économique originelle de collecteur et de gestionnaire de la richesse financière individuelle et collective, ils se sont travestis en spéculateurs forcenés et irrationnels. Ils ont perdu leur âme. Leurs comportement et pratiques sont d'autant plus inacceptables que bien qu'étant "privé", ils assument une mission de service public, reconnu par un "code bancaire " spécifique.

 

"Ce n'est pas le système qui fait l'homme mais l'homme qui fait le système."

 

Aussi, si le système devient "pourri" c'est l'homme qui l'a rendu ainsi. Se sont les acteurs qui ont transformé le système parce qu'ils n'ont ni âme, ni valeur humaine.

Ils ont emballées la machine pour satisfaire leur soif de profits, et ont perdu tout sens des réalités humaines. Y auraient-ils perdu leur humanité ? Il est vrai que la manipulation de sommes astronomiques, millions et milliards d'un seul "clic" de souris déconnecte, déshumanise, et a de quoi faire perdre la tête. D'un seul "clic" ces traders engagent des centaines de milliers de femmes et d'hommes vers le chômage, la perte d'espoir, la précarité et parfois pour certains l'exclusion. Ils y perdent parfois leur dignité pendant que ceux qui ont "cliqué" s'enrichissent encore, et encore.

 

Le monde social et économique souffre de l'immoralité de ces banquiers qui ont joué sans scrupule avec l'argent privé et public. À l'analyse des conséquences des stratégies spéculatives qu'ils développent depuis des années, sans conscience et sans le moindre remord face aux conséquences humaines de leurs manipulations, ils sont coupables de délits sociaux et économiques. Délits sociaux car les conséquences de leur immoralité cause des drames humains en France et sur l'ensemble de la planète. Délits économiques car leur enrichissement personnel a provoqué la destruction de très nombreuses entreprises et des pans importants des économies nationales sur tous les continents. Certes, peut-être ne sont-ils que les révélateurs d'un des aspects les plus pervers du système, qui doit être refondé, mais en attendant ils en sont les principaux acteurs volontaires.

 

Pour ne pas faire exploser le système bancaire mondial, les États développés se sont porter à leur secours et ont virtuellement alourdi le passif qui pèse sur notre avenir via l'engagement de fonds publics colossaux. Dans le pire des cas, les États ont renfloué des établissements financiers bancales au bord du gouffre, et dans le meilleur des cas ils ont cautionné des emprunts pour générer des liquidités financières nécessaires au financement des besoins de trésorerie des entreprises et d'emprunt pour les ménages.

 

A l'orée de cette catastrophe économique, ces banquiers dénués de toute moralité se sont empressés de se servir grassement avant la banqueroute, creusant d'autant le déficit abyssal aux conséquences encore largement méconnues et sous-estimées.

 

Il y a un air de système crapuleux organisé. Les citoyens que nous sommes n'ont pas confié leur argent aux banques pour qu'une minorité de spéculateurs "s'en mettent " plein les poches à notre détriment, et de surcroît nous fassent payer les intérêts.

 

"Mais ne jetons pas à la vindicte tous les salariés des banques, qui majoritairement sont nullement responsables."

 

LES NOUVEAUX BANQUIERS

 

De cette crise arriverons nous à faire naître une "banque éthique". A peine le vent de la tempête est-il passé que les loups sans vergogne sortent à nouveau du bois. La récente actualité de la BNP et le provisionnement de prime supérieur au milliard d'euros a de quoi raviver des craintes difficilement appaisables. L'attribution de bonus somptueux à des traders pathologiquement spéculateurs est totalement assimilable au comportement  de ces dirigeants d'entreprises qui s'octroient des parachutes dorés alors que les sociétés qu'ils dirigent perdent de l'argent et licencient. On ne peu faire confiance à cette "caste" qui tente par tous les moyens de justifier ses pratiques comme nécessaires et salutaires pour le bon fonctionnement du système. Pour preuve les neuf premières banques américaines ont versés en 2008 près de 33 milliards de dollars de bonus tout en perdant plus de 88 milliards de dollars. Au bord de la banqueroute, elles ont fait appel à l'administration américaine pour qu'elle les aident. Les fonds publics ont sauvé ces banques mais les 33 milliards de dollars de bonus n'ont pas été  reversés par leurs bénéficiaires. Le contribuable qu'il soit français, américain ou de toute autre nationalité est amer voir revanchard face à de tels comportements. Ces versements pourraient être qualifiables de détournement de richesses.

 

Le rapport du Ministère de la Justice américain rendu public cet été précise que quel que soit l'état de santé des établissements bancaires : " bien, pas bien ou très mal", les salariés sont toujours très bien payés. Dans la pratique rien n'a donc changé. Il est aussi très dommageable que certains spécialistes tentent de justifier le principe des bonus, inhérents à la culture et au fonctionnement des banques. Comme si le fait que des traders spéculent et prennent des risques énormes avec les fonds propres des banques, qui ne sont autres que les salaires et les économies déposés par tout un chacun, pour satisfaire quotidiennement leur avidité de bonus, soit tout naturel et salutaire, voire vertueux. Leur remède à la maladie des traders, que soutiennent ardemment les dirigeants des banques, souvent eux-mêmes des anciens traders, est qu'il ne faut pas supprimer les bonus mais seulement en améliorer le calcul.

 

Je ne vous parle pas des avocats qui défendant ces pauvres banques moribondes et renflouées par l'administration OBAMA, qui vont percevoir quelques milliards de dollars d'honoraires âprement gagnés. Enfin ! Le libéralisme libertaire n'en est plus à une monstruosité près. Américains, anglais, français, allemands … les banquiers sont tous à mettre dans la même corbeille.

 

DES SOLUTIONS POUR EVITER LE DRAME : la France doit être exemplaire.

 

  1. Un cadre juridique renforcé au niveau international

 

Avant toute mesure réglementaire et législative encadrant certains modes de rémunération variable, il est une nécessité. Les États doivent s'unir avec conviction et fermeté. Sans cela point de salut ou la situation sera pire. Profitant d'une administration américaine démocrate et semble-t-il moins à l'écoute des "libéraux libertaires", plutôt conservateurs, un cadre régulateur et très contraignant doit être fixé. Avec ce cadre coercitif, il doit y avoir un contrôleur national comme le gendarme de la bourse de chaque pays et un coordonnateur international, le FMI avec des pouvoirs très renforcés. Le système bancaire international doit être au service du financement du développement économique et durable, et non au service du profit d'une minorité de profiteurs.

 

Ce cadre devra fixé les modalités contractuelles de rémunération des traders du moins sur la partie variable. Pour éviter que les traders chassent les bonus en changeant de banque, il est impératif qu'une coopération internationale fonctionne correctement. Ce cadre devrait fixer des modalités de calcul des rémunérations variables et n'autoriser les banques à n'engager qu'une partie de leurs fonds propres dans des opérations spéculatives à haut risque. Il faut donc interdire aux banques d'engager leur sécurité financière et celle de l'économie mondiale.

 

  1. Une surtaxation exceptionnelle des bonus

 

Tous les salariés bénéficiaires de bonus de banques mise en faillite doivent reversés ces fonds sous peine de poursuite, ou au mieux faire l'objet d'une taxe exceptionnelle très élevé sur les bonus perçus excessivement et abusivement compte tenu de la santé économique de leur établissement. Ceci est d'autant plus justifié que les États les ont renfloué. À ce jour, pour ne parler que des États-Unis ce sont 77 banques qui ont été mise en faillite. Les différents gendarmes nationaux doivent aussi vérifier le niveau de responsabilités de chaque trader comme facteur de déclenchement de la crise. Les mécanismes d'alerte des différents établissement n'ayant à l'évidence pas fonctionnés.

 

Il est donc normal de mettre ces salariés hors norme à contribution exceptionnellement par esprit de solidarité avec l'ensemble du monde économique et social. Peut-être faut-il aussi créer une nouvelle tranche fiscale spécifique afin de surtaxer les bonus perçus.

 

La diminution des rémunérations, fixes et variables, diminuera d'autant les pratiques spéculatives.

 

  1. Une composition modifiée des conseils d'administration

 

Afin de garantir le respect d'une éthique dans les pratiques et le fonctionnement des banques, et sachant que bien qu'étant des établissements financiers privés, leur activité répond à une nécessité de service public, aussi l'état doit participer de très près à leur contrôle. Face à l'exigence de transparence et de maîtrise des risques un représentant de la cours des comptes et du gendarme de la bourse doivent participer à chaque conseil d'administration avec un droit de véto "sécuritaire".

 

Pour limiter les risques d'explosion du système et l'évaporation de milliards d'euros d'un seul clic de souris, chaque conseil d'administration devrait valider annuellement une enveloppe budgétaire destinée à alimenter des mouvements spéculatifs pour l'exercice à venir. Il devrait aussi définir une stratégie de risque maximum autorisé selon une échelle définie pour chaque opération.

 

Chaque mois toutes les banques devraient transmettre un journal d'activité détaillé recensant des différentes opérations réalisées, précisant les montants, gains et pertes, le trader opérateur, la cotation du risque, la consommation d'une enveloppe budgétaire affectée ...

 

  1. Une modification des modes de calcul des bonus

 

Afin de responsabiliser fortement les traders, le calcul de la partie variable devrait être proportionnellement réduit avec le niveau élevé du risque que ses opérations font courir à la banque et à ses fonds propres. Plus le trader est vertueux, et plus la part variable de sa rémunération est élevée. Plus le trader est aventureux, et plus la part variable de sa rémunération est réduite. L'objectif est de mettre le trader à contribution financièrement au regard des risques qu'il prend et dans lesquels il implique la banque, dans le respect de la stratégie définie par le conseil d'administration.

 

Pour responsabiliser face aux risques et aux pertes, il faut impliquer les acteurs pour que s'exercent plusieurs niveaux de sécurité. Aussi, si l'on considère que les bonus sont des dividendes spécifiques à une activité et qu'il est légitime de rémunérer justement les acteurs, il est nécessaire de préserver les équilibres économiques. De fait les bonus perçus par les traders ne devraient plus être imputés à la masse salariale et rentrer dans les charges de personnel avant impôt. On peut les considérer comme des rémunérations exceptionnelles. Elles devraient donc être retirer du résultat après établissement des comptes sociaux, et plus particulièrement réduire la base financière servant à calculer la part des bénéfices affectée aux dividendes distribués. On peut aussi déterminer que soit limitée la part du bénéfice destinée aux dividendes. Les actionnaires seraient donc les premiers pénalisés si la banque est excessive dans la rétribution de ses traders.

 

Les bonus versés pourraient aussi faire l'objet d'une fiscalité à part. En plus de la création d'une tranche fiscale spécifique pour l'impôt sur les revenus, ils doivent supporter une fiscalité sociale ciblée. Il n'est pas tout à fait normal que ces bonus puissent servir de base au calcul des retraites de ces traders. Les cotisants futurs n'ont pas à supporter demain les aberrations et les excès d'aujourd'hui. Il est aussi envisageable de créer une contribution de solidarité économique et sociale à percevoir sur les bonus, sans diminution des charges sociales dans une démarche préservée de solidarité.

 

  1. Une supervision des mécanismes de contrôle

 

Au travers de l'exemple de la Société Générale, on peut aisément identifier que les différents mécanismes de contrôle interne élaborés par les banques sont défaillants. Il faut y remédier et ne pas laisser seules les banques face à leurs responsabilités sociales. La production mensuelle d'états détaillés sur l'activité des "front et back offices" des établissements financiers devrait aussi comporter le tableau des bonus engrangés par les traders. Ces bonus ne pourront être versés qu'après contrôle et validation du représentant de la cours des comptes et du gendarme de la bourse, en respectant une période de décalage. Le rapport d'activité de chaque banque devra inclure toutes les filiales et sociétés d'investissement.

 

DES RESPONSABILITES LOURDES DE CONSEQUENCES

 

L'activité bancaire est juridiquement encadrée par un code qui attribue aux banques énormément de droits et leur confère un pouvoir immense sur les français détenteurs d'un compte. Selon leur bon vouloir et leur stratégie de performance elles stimulent ou ralentissent l'activité économique.

 

Fonctionnant avec des méthodes industrielles et un marketing bancaire sophistiqué, l'opacité de leurs pratiques est souvent placardée, au travers de la rétribution excessive voire abusive de services intangibles pour leurs clients. En outre, leur agressivité commerciale et leur déontologie contestable dans l'attribution de crédits à la consommation, et "revolving" avec des taux à la limite de l'usure, est la cause de drames de surendettement toujours en augmentation.

 

L'image de marque peut reluisante des banques n'est pas près de s'améliorer et l'actualité a du mal à démentir son fondement. Leurs erreurs sont aussi lourdes de conséquences pour la relance économique qui viendra tout ou tard. Les consommateurs ont besoin d'avoir confiance dans leur banque et devrait trouver à leurs côtés un partenaire de leur vie. Si la confiance n'est pas au rendez-vous les consommateurs que nous sommes seront plus regardants dans nos dépenses futures.

 

Seule la fermeté est de rigueur avec les établissements financiers car l'on ne peut faire confiance à leur morale et à leur éthique, qu'ils n'hésitent pas à bafouer autant que nécessaire, dès que les évènements sulfureux ont le dos tourné. La puissance informatique des banques additionnée à l'instantanéité d'internet facilitent et accroissent les mouvements financiers, et stimulent les excès par le biais d'un cadre virtuel, les traders s'acharnent à exprimer une toute puissance fictive et réelle. C'est comme un jeu en ligne, qui permet de jouer en temps réel sans contrainte de temps et d'espace, sans frontière. Pour le trader son quotidien est fait de chiffres qui défilent et de courbes qui s'animent comme par magie, selon que le chômage américain baisse ou augmente.

 

Ce n'est pas atteindre aux libertés que demander plus de régulation ainsi que le retour du politique au sens noble du terme. Il faut remettre bon ordre dans la maison économie et avoir toujours à l'esprit que : " l'économie doit être au service de l'homme et non l'homme au service de l'économie ". En tout cas, c'est ma conception d'une société moderne, humaine et progressiste. L'homme de centre droit que je suis ne veut pas d'une autre société.

 

La planète est un vaste marché et toute politique de régulation du système financier impose qu'elle soit de portée mondiale. C'est la seule chance qu'un minimum de vertu et d'éthique s'installe dans le milieu bancaire.

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